Mati Diop, grand prix de Cannes 2019

Depuis 1993, aucune autre cinéaste africaine n’avait plus pu se hisser à ce niveau de performance pour une reconnaissance aussi prestigieuse.


Extrait du film Atlantique, mai 2019, Jeuneafrique.com 

Pour beaucoup, le mot a été lâché dès l’annonce de l’attribution du grand prix à Mati Diop.. Cette fois, ça y est ! La franco-sénégalais répare une injustice restée silencieuse.
L’œuvre qui la met en orbite est Atlantique, son premier long-métrage. Il y est question du drame : « de jeunes Sénégalais partis vers le large et dont les fantômes viennent hanter ceux qui les ont poussés à partir et ceux qui n'ont pas su les en empêcher ». L'histoire qui se déroule dans une banlieue de Dakar se rapporte aux ouvriers du chantier d'une tour futuriste. Ces derniers ne perçoivent malheureusement plus de salaires depuis des mois, ce qui les amène à décider de quitter le pays pour un avenir meilleur, en empruntant l’océan.

Le film « Atlantique » a reçu le soutien du Fonds Image de la Francophonie, tout comme « Le miracle du Saint inconnu » du Marocain Alaa Eddine Aljem, un autre film présenté au festival de Cannes dans le cadre de la semaine de la Critique.

Le Grand prix que reçoit Mati Diop est la plus prestigieuse distinction du festival de Cannes après la Palme d'or. Avec la burkinabè Maïmouna N'Diaye, c'est aussi la première fois qu'une femme d'Afrique subsaharienne, est membre du jury de la Compétition officielle. D’aucuns n’ont pas manqué d’y voir une révélation pour l’Afrique subsaharienne, puisqu’avant elle, aucune femmes de l’univers du cinéma de cette région ne s’était faite remarqué dans et par le Jury du festival de Cannes.

Alexis Biemy avec images francophones