Djaïla Amal remporte le prix Orange

Le roman de Djaïla Amadou Amal est un plaidoyer contre le mariage précoce et les violences faites aux femmes.


Remise prix livre orange Afrique

L’originalité de la proposition littéraire de l’écrivaine camerounaise de 43 ans, Djaïla Amadou Amal, réside dans la qualité de l’écriture mais aussi dans l’engagement manifeste de l’auteur pour des questions sensibles qui portent sur la dignité de la femme.

Le titre « Munyal, les larmes de la patience » renvoie à l’univers de l’aire culturelle soudano-sahélienne du Cameroun, précisément les trois régions septentrionales Adamaoua, Nord et extrême-Nord. L’intrigue est portée par trois femmes : Hindou, Ramla et Safira. Le mariage précoce et forcé est abordé à travers une aventure saisissante. Les sujets de discrimination mais davantage de violences à l’endroit de la gent féminine sont mis en exergue avec force. Une démarche qui n’a pas laissé indifférent le jury du prix orange du livre en Afrique présidé par véronique Tadjo, elle aussi, écrivaine.

Recevant son prix le 22 mai dernier au cours de la cérémonie conjointement organisée par la fondation Orange et le ministère des Arts et de la Culture, Djaïla Amal a dit sa fierté d’être la toute première lauréate de ce concours littéraire. Le ministre camerounais de la culture, Bidoung Mkpatt, pour sa part, a relevé que cette distinction consacre l’excellence de la littérature camerounaise. Le roman s’est imposé devant cinq concurrents ivoirien, marocain, tunisien et sénégalais. Elle reçoit 6 500 000 Fcfa et bénéficiera d’un accompagnement de la fondation orange pour la promotion et la diffusion de son livre.

« Munyal, les larmes de la patience » édité par la maison d'édition Proximité en avril 2018 avait déjà reçu la reconnaissance du prix presse panafricaine de la littérature décerné en mars 2019 au Salon du livre de Paris. Djaïla Amadou Amal est auteure de deux autres romans « Walaande, l’art de partager un mari » et « Mistiriijo, la mangeuse d’âme ».

Alexis Biemy