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Interview

04 July 2020
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Annie Njock, Spécialiste en ingénieurie culturelle

La spécialiste en ingénierie culturelle évoque l’importance de la discipline dans le développement du secteur culturel.


Annie Njock

Que faut-il entendre par ingénierie culturelle ?
J’aime souvent à dire que l’ingénierie culturelle est aux arts et à la culture ce que le médecin (moderne ou traditionnel s’entend) est aux malades. Claude Mollard, une des figures de proue de l'ingénierie culturelle en Europe, la définie comme la "capacité d'apporter des solutions optimales en termes de qualité, de coûts et de délais aux demandes exprimées par les partenaires de la vie culturelle pour la définition d'objectifs, la mise en œuvre de programmes, la mobilisation de financements et la réalisation technique et artistique de projets".
De manière plus simple, il s’agit pour l’ingénieur culturel face à un problème de développement culturel, d’élaborer un diagnostic afin d'identifier la ou les causes du problème s’il y en a, et d’y apporter des solutions idoines et pérennes. Le problème à résoudre peut-être une situation vécue comme une crise quel qu’elle soit, ou une volonté exprimée de créer ou encore une volonté de produire dans ce domaine. La démarche de résolution du problème identifié doit se faire en collaboration et de concert avec toutes les parties prenantes. Du gouvernement au public, en passant par les secteurs public et privé, les acteurs et professionnels des arts et de la culture et même partenaires au développement. L’implication des parties prenantes dans la recherche des solutions se fait du début à la fin du processus.

Quels sont les fondements de cette démarche d’assistance des structures et acteurs culturels ?
Il faut retourner au début des années 70 en France pour comprendre les fondements de l’ingénierie culturelle avec la mise sur pieds du Fonds d’intervention Culturelle (FIC) et la création du Centre Pompidou, sous l’instigation de Jacques Duhamel alors ministre des affaires culturelles de 1971 à 1973. On peut remonter un peu plus loin aux Etats unis, dans les années 60 notamment, ou la question de la fatalité des coûts dans le spectacle vivant s'est véritablement posée. En réalité, dans une société essentiellement capitaliste où le financement publique dédié à la culture augmente au fils des ans, il est alors important de faire le lien entre culture et argent, culture et économie, avec ces questions essentielles : que rapporte la culture dans l'économie ? Quel est son apport au développement des sociétés aux niveaux locaux et globaux ? Quelle est son impact réel au-delà des bénéfices sociaux qu'on lui reconnait notamment  à travers le divertissement. Le divertissement, on le sait est créateur de lien social, facteur de dialogue et de paix, et autres.

Quels sont les principaux domaines d’application auxquels s’applique cette ingénierie, notamment dans notre pays ?
Que l’on soit au Cameroun ou ailleurs, l'ingénierie culturelle s'applique à quatre aspects principaux que sont la définition des politiques publiques culturelles, le management des entreprises et industries culturelles et créatives, les équipements culturels et enfin, les évènements culturels.  

Comment les solutions préconisées par cette ingénierie peuvent contribuer au développement des secteurs culturels locaux ?
De plusieurs manières en réalité. Mais principalement en venant renforcer les activités du secteur de la culture camerounaise du point de vue de l’élaboration de politiques et de la conduite de projets artistiques et culturels viables, surtout du point de vue économique. Tenez, par exemple la décentralisation est en train d’être progressivement mise en œuvre. Pour le développement des territoires, les Collectivités territoriales décentralisées devraient pouvoir faire recours, de manière intelligente, aux services d'ingénieurs culturels. L’on a beaucoup de richesses au niveau local, communal, etc., qui peuvent et doivent d’être développées et mises en valeur. L’ingénierie culturelle peut contribuer à cela et par ricochet contribuer au développement socio-économique des communautés, créer des emplois, impacter sur le tourisme local et même d'autres secteurs d'activités. Etc,….

Toutefois, il faut beaucoup louer l’action et le dynamisme dont les acteurs et professionnels sur le terrain font preuve ou ont fait preuve jusqu’ici. Il faut saluer ses acteurs pour la "gnack" avec laquelle ils portent le mouvement artistique, culturel et créatif, quand on connaît les difficultés liées à ce secteur d’activités au Cameroun. Difficultés que l’on pourrait substantiellement réduire, parce que en majorité liées à une volonté politique. L’heure est  surtout, et je le pense humblement, à l’évaluation de toutes ses actions, mesures et politiques à l’ère de la mondialisation, dans un contexte de crise sociopolitique et sanitaire avec la Covid-19. Nous n’omettons pas l’actualité liée au fameux projet de loi sur les associations artistiques et culturelles, afin d’imaginer un meilleur lendemain pour les artisans, artistes, acteurs et autres professionnels de ce secteur d’activités ainsi que leurs publics. Des publics très souvent relégués au dernier plan. Toutefois, nous espérons un lendemain où la diversité culturelle de notre Cameroun prend son plein essor.

En votre qualité d’expert, quelles sont les lacunes répertoriées dans l’ensemble du secteur culturel ?
Ouuuf…. Je ne vous dirais rien de nouveau que l’on ne sache déjà. Les lacunes, je vais en retenir cinq qui me semblent essentielles et auxquelles il faudrait très rapidement remédier. Tout d’abord, l’élaboration et la mise en œuvre d’une véritable politique culturelle nationale, puis de politiques sectorielles (livre, musique, cinéma, patrimoine, etc.) et même de politiques locales, vu que l’on semble rentrer enfin dans la décentralisation. En deuxième lieu, des études en matière de culture. On en a cruellement besoin. L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), nous a apporté un gros coup de pouce dans ce sens en élaborant en 2011 le profil culturel de certains pays du Sud, membres de la Francophonie, dont le Cameroun. Il ressort de ce document que le secteur culturel emploierait environ 4458 personnes pour un chiffre d’affaires cumulé de 526,7 millions de francs CFA. Et ce n’était, vous imaginez, en 2011, qu’une estimation. Il faut actualiser cela.

Le troisième point devrait porter sur la réalisation d’une cartographie culturelle. Ce serait, à mon sens, un bon début. Cette cartographie condense l’ensemble des informations importantes qui seraient subséquentes à la mise sur pieds d’un système efficace de financement de ce secteur.  Autre choses, d’une meilleure gestion et circulation de l’information culturelle, (sourire) nous sommes là en plein dans notre l’actualité. Le droit d’auteur et les droits voisins, ce fameux projet de loi pour les dossiers les plus brûlants. Je trouve simplement regrettable que notre institution de tutelle, en 2020, au moment où le numérique et les outils qu’il propose atteint des records du point de vue de son utilisation, que l’on ne puisse pas trouver les voies et moyens pour, à défaut de recueillir les avis des uns et des autres, tout au moins les tenir informés à temps de l’existence d’un projet de loi et de la possibilité de le consulter. Un google forums ; un sms, ou mieux encore whatsapp ? Mettre le texte à disposition pour consultation dans les délégations régionales, départementales ? Bref comme certains disent, allons seulement…

Un accent (c’est le cinquième point) doit être mis sur la formation et l’accompagnement. D'une part des acteurs culturels et d'autre  part des publics. Je m'explique. Il est important de mettre sur pieds des mécanismes de formation et/ou de renforcement des capacités des acteurs. La notion d’industrie culturelle qui s’est étendue à celle d’industrie créative peut sembler accessible au premier venu. C’est la culture, et tout le monde peut faire de la culture, parler de la culture. Mais son lien avec l’économie devient plus complexe à partir du moment où chacune des disciplines a son propre modèle économique. Et ça il faut le savoir.  Par ailleurs, il me semble que la notion des publics est encore largement occultée par les acteurs. Il faut développer plus de programmes destinés à l'éducation artistique et culturelle des publics, particulièrement  des jeunes, puisqu'ils constituent à terme un gros pouvoir d'abord de consommation, puis un pouvoir certain d'achat des biens et services culturels.

Une possibilité de collaboration avec les acteurs politiques peut-elle permettre d’adapter la définition des politiques culturelles aux aspirations locales et aux opportunités existantes en vue de l’émergence des entreprises culturelles ?
Oui évidemment. C’est le but du jeu en réalité. Mais, c’est aussi là où le bât blesse. Il serait intéressant déjà, et je parle du cas spécifique du Cameroun, que ceux-ci aient l’humilité de se faire accompagner, et donc de faire appel à des spécialistes lorsque ceux-ci ne vont pas automatiquement vers eux afin de trouver, comme je l’ai dit au départ, des solutions aux problèmes de développement culturel qui se posent au Cameroun.

Propos recueillis par Claudel Tchinda

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