Par ici les musées

Le Fonds d’urgence pour le patrimoine culturel a pour objectif d’empêcher le riche patrimoine des régions du septentrion de tomber en ruine.


Bimbia, Première porte de non retour, 2018, Biocamer.net

C’est presqu’un ouf de soulagement pour les promoteurs et travailleurs des secteurs de la culture dans les trois régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua. Depuis le début des attaques terroristes des adeptes de la secte Boko Haram, des villages ont été désertés. Il ne fait pas l’ombre de doute que des pratiques culturelles ont été abandonnées. Des espaces de mémoire collective, à l’instar des musées, ont aussi été délaissés.

Certains des travailleurs de ces espaces n’ont pas eu d’autres choix que de se mettre à l’abri. En plus de ce que dans ce climat de peur, les visiteurs ne s’hasardaient plus dans ces régions. La faute à l’insécurité. La question que l’on est tenté de se poser depuis bientôt six ans est la suivante : quel est l’état des lieux du patrimoine des régions en crise ?

Pour trouver une réponse à cette préoccupation et mieux, protéger le patrimoine de ces régions, une initiative dénommée Fonds d’urgence pour le patrimoine culturel a été lancé depuis quelques mois déjà. Piloté conjointement par le ministère des Arts et de la Culture et l’Unesco, ce projet vise à corriger les manquements liés à la conservation du patrimoine matériel et immatériel  dans nos villes et villages. Le financement accordé pour cette phase pilote du projet par l’Unesco est de 52 millions de Fcfa.

Dans la phase pilote de cette initiative qui n’en est encore qu’à sa première étape, des descentes sur le terrain dans les régions mentionnées ont été organisées. Elles ont permis de se rendre compte des trésors que regorgent ces régions. Que ce soit au musée de Goulfey, dans le musée de Mokolo ou celui de la vallée du Logone à Yagoua, la mission d’investigation a été séduite et émerveillée. Les promoteurs des espaces culturels rencontrés se sont dits soulagés par ce projet et espérer qu’il puisse adresser les problèmes du secteur culturel avec efficacité.

Bertrand Tounyiel