En plus des exactions de Boko Haram, l’impact des changements climatiques appelle une prompte réaction pour la sauvegarde du patrimoine touristique
Dégradation des sols, érosion, sècheresse, désertification et appauvrissement de la biodiversité sont quelques constats faits dans la région de l’Extrême-Nord et attribués aux changements climatiques qui affectent cette région comme l’ensemble des régions du Cameroun.
Des effets négatifs des changements climatiques qui touchent inéluctablement les éléments d’attraits touristiques qui font le charme de cette région. Que ce soit le mont Rhumsiki dans le Mayo Tsanaga, le parc de Waza dans le Logone et Chari, le Pic de Mindif, les cases Musgum, il est noté la dégradation de ces sites due à l’avancée du désert. Avec comme conséquence évidence, la diminution du nombre de visiteurs.
Sur le plan de la flore, la baisse progressive des précipitations dans la région entraine la disparition des certaines espèces fauniques et florales.
Ce constat rend davantage difficile l’activité touristique qui s’est effondrée depuis les attaques de Boko Haram. D’ailleurs la région est toujours classée comme une zone rouge interdite pour les touristes européens internationaux. Pourtant, cette région était jadis très prisées à travers notamment son parc naturel de Waza vanté de par le monde pour ses éléphants, ses antilopes, ses girafes, etc.
Dans la recherche des solutions, Adama Saidou, directeur de la promotion du développement durable au ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable souligne que désormais l’accent qui doit être mis sur l’écotourisme. Il s’agit d’une forme de tourisme qui favorise la protection de l’environnement par la sauvegarde des écosystèmes et la conservation des aires protégées. L’un de ces aspects les plus visibles est le reboisement et le ramassage des déchets plastiques dans l’environnement. Une nouvelle pratique qui, pour les spécialistes, favorise la découverte, l’interprétation et la valorisation de l’ensemble du patrimoine culturel du territoire.
Cependant, pour que l’écotourisme soit réellement pratiqué au service du tourisme, des préalables doivent être faits. Notamment le renforcement de la sécurité autour des sites comme le parc de Waza, l’incitation aux activités de reboisement, l’aménagement des voies de communication pour faciliter l’accès au patrimoine culturel, la formation des guides touristiques. Des actions qui pour Adama Saidou sont susceptibles de redonner au tourisme ses lettres de noblesse dans la région de l’Extrême-Nord.
Alexis Biemy avec l’œil du sahel
Tourisme
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