Plus de 40 000 objets d’arts concernés.
La délégation camerounaise en Allemagne, Minac, Janvier 2024
Les missions camerounaises se multiplient et se succèdent en terre allemande depuis l’ouverture, il y a quelques temps, des pourparlers entre les officiels camerounais et allemands. À chaque fois, le même sujet : le rapatriement des biens culturels camerounais acquis de manière illicite, dans la majorité des cas, pendant la période de la colonisation.
La dernière mission en date est celle conduite par l’Inspecteur Général au Ministère des Arts et de la Culture, Mme Ngeh Rekia Mbeume du 13 au 22 janvier 2024. Cette délégation du Comité interministériel pour le rapatriement des biens culturels Camerounais illégalement exportés à l'étranger était chargée de discuter des conditions de restitution desdits biens culturels.
Plusieurs contacts ont eu lieu entre les officiels camerounais et les responsables des musées détenteurs des biens culturels camerounais. Si avant décembre, il avait été convenu du retour au Cameroun des plusieurs objets, les musées (11) détenant, chacun plus de 500 de ces objets, ont fait savoir qu’ils souhaitaient un approfondissement des discussions.
La délégation camerounaise en Allemagne, Minac, Janvier 2024
Lors des derniers échanges, en janvier 2024, les partenaires allemands ont émis le vœu de restituer tout d’abord 4 biens, représentant les quatre aires culturelles du pays. Une proposition que l’équipe du Minac a noté dans ses tablettes pour être étudié par le Comité interministériel spécialisé. Pour sa part le Cameroun souhaite obtenir l’histoire de chaque artéfact. Les vis-à-vis ont avoué que cela nécessiterait au moins une quinzaine d’années de recherche. Ce qui retarderait le processus de rapatriement.
Par ailleurs, les Musées allemands se préoccupent de l’exploitation desdits biens une fois de retour au Cameroun et insistent pour qu’ils soient remis à leur communauté d’origine. Sauf qu’au-delà du complément d’information à apporter, le sujet doit être abordé en interne. Et même si certaines de ces communautés ont engagé des pourparlers avec les autorités allemandes, elles sont pleinement impliquées dans le processus en cours.
De plus, les responsables des musées allemands s’inquiètent de ce que de la législation qui varient d’un des 16 Etats fédérés de l’Allemagne à un autre, en raison des niveaux techniques, diplomatique et politique, constitue des blocages. Cependant, pour sortir de cet éventuel bourbier, la partie camerounaise a sollicité de chacun des musées un mémo sur les procédures spécifiques à observer et leurs destinataires.
Les prochaines étapes s’annoncent intéressantes à suivre.
Arthur Melli